Pluie
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La pluie tombe dehors. Le ciel gronde,
l'orage tonne. Les éclairs zèbrent le ciel. Et j'aime
ça. Je suis restée à ma fenêtre le temps
que les nuages pleurent. J'ai écouté. J'ai regardé
les gouttes s'écraser les unes après les autres. Quand
plus aucune lumière n'est venue éclairer mes yeux, je
suis retournée à mon ordinateur. Mais j'entends encore
la pluie. Elle tape sur la gouttière, sous ma fenêtre.
Parce que j'ai toujours ma fenêtre ouverte. J'écoute les
sons de la nature. J'ai l'habitude d'écouter de la musique,
mais là, cette musique est si douce, et embaume si fort mon
cœur, que mes yeux se ferment sans que je m'en rende compte. J'aime
ce bruit, et ce temps, même si il est maudit par de nombreuses
personnes. J'aime l'odeur, l'atmosphère que dégage la
Terre quand le Ciel crache son amertume. Sa tristesse. Vis à
vis d'on ne sait qui, à propos d'on ne sait quoi.
Et parfois, quand j'ai la chance
d'être dehors, et que je suis la foule qui se hâte de
s'abriter, je ralenti le pas. Je lève la tête et je sens
les gouttes qui s'écrasent sur mon visage et mouillent mes
cheveux. Elles roulent sur mes lèvres, me tapent les yeux.
J'aime ces moments que je vole au monde. Parfois.
Mais mon attirance pour la pluie est
telle que je me sens capable, un jour, de sortir juste pour ça..
De m'allonger dans l'herbe, et de sentir la pluie sur mon corps,
tandis que mes vêtements se feront lourd.
Je ferais ça, un jour.
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Txt écrit lors d'une poussée soudaine d'inspiration... pas terrible, mais j'ai aimé l'écrire, sur le coup.
Poèmes... j'aime
Rail
Tout sera pâle, gris
tout sera trop long
aube, soir, jour, mois
faim, soif, rêve noir.
[...]
Cela veut dire quoi?
Plus rien: lieu sans
joie, rues sans fête,
dure nuit sans lune.
Ce Georges Perec était un fou.
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Ma Morte Vivante
Dans
mon chagrin, rien n’est en mouvement
J’attends, personne ne
viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut
moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur
confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s’est
séparée de ta bouche
Ma bouche s’est séparée
du plaisir
Et du sens de l’amour, et du sens de la vie
Mes
mains se sont séparées de tes mains
Mes mains
laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés
de tes pieds
Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route
Ils
ne connaîtront plus mon poids, ni le repos
Il
m’est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie
en ton pouvoir
Que j’ai crue infinie
Et
l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau
Pareil au tien,
cerné d’un monde indifférent
J’étais si
près de toi que j’ai froid près des autres.
Paul Éluard (1895-1952)
(un as des mots celui là...)
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Un secret
Mon
âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour
éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir,
aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais
rien su.
Hélas
! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours
à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j'aurai
jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander
et n'ayant rien reçu.
Pour
elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son
chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé
sur ses pas.
À
l'austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira,
lisant ces vers tout remplis d'elle
"Quelle est donc cette
femme ?" et ne comprendra pas.
Félix Arvers
Mes petits coup de coeur...